enquête professionnelle



Synthèse de l'enquête professionnelle, réalisée le samedi 28 septembre
auprès d'Olivier Friloux (professeur des écoles depuis 32 ans et directeur d'école) :

Ce qui a poussé Mr Friloux à devenir professeur des écoles, c'est l'envie de faire acquérir des connaissances et des compétences aux enfants ; De plus, il aime enseigner et selon lui, ce métier est une vocation.
Les études qu'il a suivi se révèlent plus courtes qu'actuellement, car il a dû tout d'abord, obtenir le baccalauréat, puis passer deux années de formation à l'Ecole Normale avec un concours qui lui a permis, à la fin, de faire une année de formation sur le terrain.
Dès l'obtention du concours , on est affecté à un poste sur une (des) classe(s) au 1er septembre suivant.
La rémunération de départ tourne autour de 1500 euros, alors qu'au bout de plusieurs années d'expérience, elle se situe dans une fourchette allant de 2000 à 3000 euros.
A la question : comment évolue le salaire ? Olivier m'a répondu que c'est en fonction de l'échelon auquel on se trouve ; Il faut savoir que pour une classe normale, il existe onze échelons, alors que pour une hors-classe, il en existe sept. En somme, plus on est "haut" dans les échelons, plus le salaire est élevé.
Aussi, la manière de gagner de l'expérience est de montrer de la bonne volonté, s'impliquer, avoir de l'envie, du courage et toujours de la motivation.
Ces termes s'emploient aussi pour les qualités auxquelles s'ajoutent la patience, la persévérance, la rigueur, sens de l'écoute et de l'autorité.
Pour ce qui est des compétences, il faut avant tout maîtriser la langue française, les disciplines fondamentales (mathématiques, histoire, géographie), il faut avoir une culture générale et savoir travailler en équipe.
Afin de préparer ses cours correctement, il faut être organisé, savoir planifier, s'intégrer à l'équipe enseignante et anticiper.
Ce "beau métier", explicité par Olivier, a ses avantages : Sécurité de l'emploi ; Vacances scolaires ; Sorties scolaires.
Mais il a bien sûr ses inconvénients : Travail fatigant nerveusement ; Relations avec la hiérarchie parfois tendues, de même avec les parents des enfants ; Surviennent des problèmes d'éducation des enfants.
Autres problèmes abordés, toujours dans le relationnel : les élus, le personnel municipal, parfois entre collègues, avec des parents ou des élèves irrespectueux... Problèmes de financement de projets et même de locaux inadaptés.
Les relations avec les élèves, les adultes (quand ça se passe bien), faire aboutir des projets, voir progresser les élèves (de 3 à 10-11 ans) font partis des choses qu'apprécie Olivier.
En revanche, ce qu'il redoute, ce sont les  programmes qui changent souvent : <<Chaque ministre veut apporter la réforme qui portera son nom...>> De ce fait, il y a des craintes de ne pas pouvoir terminer le programme dans l'année. Paradoxalement, on leur demande de se recentrer sur les "enseignements fondamentaux".
Mr Friloux a eu majoritairement des classes à double niveau, bien qu'il préfère les classes simples, car c'est beaucoup plus facile à gérer et les préparations de cours sont réduites.
En ce qui concerne le niveau préféré d'Olivier,  c'est le cycle 3 (CM1-CM2) qui est désigné, car les élèves sont plus grands et donc plus autonomes ; Aussi, les activités sportives sont plus intéressantes (possibilité de faire pratiquer des sports collectifs...).
En moyenne, Mr Friloux travaille 10 heures par jour (8h-18h) en comptant la fonction de directeur.
Il estime le temps de préparation des cours à 2-3h en début de carrière, puis 1h au bout de quelques années d'expérience... en plus de la correction des cahiers des élèves.
Selon Mr Friloux, le métier d'enseignant devient de plus en plus difficile, en partie à cause des enfants qui ne sont plus les mêmes (ils savent beaucoup plus de choses qu'auparavant), mais il y a des problèmes de concentration, de motivation, d'attention fugitive, de négligence, de discipline... amplifiés par les parents qui les soutiennent ; "Génération jeux vidéos / TV" : les élèves manquent de sommeil... Il est impossible d'inculquer quelque chose à un enfant qui est fatigué ; Problèmes d'éducation rencontrés ; Le travail (devoirs) à la maison n'est pas souvent fait...
Enfin, l'image du maître s'est sérieusement dégradée (moins de respect).
C'est pour cela qu'afin d'éviter au mieux tout débordement dès le début, il faut imposer un cadre, des règles précises de fonctionnement dans la classe.